Menu
Libération

Michalak-Wilkinson, la clé du match au bout du pied.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 novembre 2003 à 1h53

Cette Coupe du monde confirme et accentue l'importance prise par les coups de pieds placés. Le joueur doit être performant dans son rôle de buteur mais aussi dans celui de joueur. Les deux demis d'ouverture, le Français Frédéric Michalak et l'Anglais Jonny Wilkinson, sont concurrents pour l'obtention d'un podium de meilleur joueur. Mais du fait de leurs doubles compétences, c'est vraisemblablement leur réussite respective dans les tirs au but qui sera déterminante.

Il est difficile de passer du statut de buteur, qui demande l'accomplissement d'un geste répétitivement appris et figé, au statut de joueur, qui présente des situations constamment variables, porteuses d'incertitude et où les informations et les décisions se prennent en mouvement, à la vitesse du jeu. Le buteur peut se consacrer à sa propre action dans le cadre de montages gestuels automatisés. Le joueur, lui, doit agir et réagir en fonction du contexte lié aux actions et réactions des partenaires et adversaires. Ce changement oblige l'«acteur» à se composer deux visages, un où il partage le jeu avec les autres, l'autre où il est seul, dans un milieu sans surprise (terrain, poteaux, ballon). Il est en plus confronté aux conséquences d'une mauvaise performance dans un des deux domaines, qui pourraient l'amener à se fragiliser dans l'autre.

L'efficacité d'un buteur est liée à sa capacité à reproduire chaque fois le même geste (modèle technique) même si chaque tir au but nécessite des adaptations, selon la distance, le