Partir en mer c'est un peu une fête ! Jean-Luc Nélias, skipper attitré de Belgacom depuis quatre ans, voulait sans doute, pour sa dernière traversée sous le pavillon du sponsor belge, marquer le coup en embarquant avec lui l'un de ces marins au patronyme impressionnant. Cela donne un équipage détonant composé d'un Baulois, Loïck Peyron, ex-vainqueur de cette transat en double en 1999, et un Quimpérois, Jean-Luc Nélias, spécialiste des trimarans.

L'association est là pour faire parler d'elle, et les deux compères, deuxièmes vendredi à 140 milles derrière Groupama (Cammas/Proffit) ne sont pas loin de réaliser une course parfaite. Histoire de clore en beauté une aventure débutée en 1999. Sous l'impulsion de John Goossens, alors président de la société des télécommunications belges (où l'Etat est majoritaire), et décédé juste avant le départ de la Route du rhum l'an dernier. A ce décès succédera la casse en mer pour Nélias, le naufrage pour Peyron.

Chez Belgacom, la course au large rencontre un tout autre écho au sein du conseil d'administration, depuis que le patron féru de voile n'est plus. «Alors, on garde les images dans la tête, affirme Nélias, 41 ans. On ne gomme pas les échecs, mais il ne faut pas s'arrêter sur ça.» Comme beaucoup d'autres skippers, il tente de penser à autre chose.

La particularité de ce duo d'exception est que l'un et l'autre ont abandonné lors de la dernière Route du rhum et se retrouveront bientôt «à la rue». Plus précisément à la recherche chacun d'un n