Salvador de Bahia (Brésil) envoyé spécial
Est-ce donc cela l'internationalisation de la voile hauturière ? Un armateur italien (Sergio Tacchini), un architecte anglais (Nigel Irens), une navigatrice de grande lignée de père nazairien et de mère groisillonne (Karine Fauconnier), et un coskipper irlandais (Damian Foxall). Voici donc l'heureux mariage celte qui s'est terminé hier, après onze jours et trois heures de mer, par une troisième place.
L'Irlande produit des prêtres, des rugbymen et de solides marins. La Bretagne sort des crêpières bigoudènes à la chaîne et des saints au kilomètre. Quant aux navigateurs bretons, depuis saint Guirec, dont la légende assure qu'il aurait traversé la Manche dans un bloc de granit, on sait de quoi ils sont capables. Mademoiselle, 31 ans, a choisi le bon parti. Damian Foxall ? Un marin irlandais, 34 ans, très complet et élevé aux Antilles, tout comme elle-même, par des parents grands voyageurs : «Moi, contrairement à Damian, confiait-elle en riant, il a fallu que je me fasse violence, j'étais trop gentille à mes débuts.» En un mot, mademoiselle ne griffait pas assez : «Je n'aime pas qu'on me marche sur les pieds. Je suis devenue plus agressive.»
Il semble qu'au contact de Damian Foxall et son rude art de la voile, mademoiselle se soit définitivement imposée en propriétaire. On met les patins quand on s'approche de Sergio Tacchini et il y en a quelques-uns qui l'ont appris à leurs dépens, si l'on juge par son remarquablement classement. C'est ch