Dès l'entame, le combat fait rage, les belligérants voulant marquer leur territoire. C'est en mêlée fermée, lieu ancestral du défi physique, exercice affectionné par les Bleus passés maîtres en la matière, que les Anglais produisent un effort surprenant, désireux de nous déstabiliser sur nos propres fondations. Si un drop de Jonny Wilkinson traduit la pression anglaise, Serge Betsen réplique par un essai de chapardeur. La France va laisser passer sa chance dans les minutes suivantes. Les Bleus défendent haut et vite sur les demis anglais, les empêchent d'enchaîner le jeu, les mettent à la faute. Même Martin Jonhson, l'expérimenté capitaine anglais, se fait sanctionner pour un hors-jeu de débutant, symbole du manque de sérénité anglaise à ce moment. Hélas, Michalak manque deux pénalités qui auraient pu permettre de creuser l'écart. La pluie redouble de violence et nous assistons à une partie de rugby-football, de gagne-terrrain où chandelles et jeu au pied d'occupation se succèdent. Les Anglais, confrontés à une défense française agressive, compacte, intransigeante, vont rapidement trouver les solutions stratégiques et tactiques pour nous imposer la pression et nous faire reculer. Percussions du surpuissant Dallaglio autour des mêlées, mauls après conquêtes, touches et pilonnage dans l'axe grâce au fameux «pick and go». Ces ramassages de balle permettent de franchir la ligne d'avantage dans les plus grands principes d'économie, de simplicité, de sécurité et d'efficacité, sans
La Rose, une parfaite leçon d'adaptation à l'adversaire.
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par Alain GAILLARD
publié le 17 novembre 2003 à 1h55
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