Rome de notre correspondant
«Il y a une différence entre un nu de Goya et une photo porno...» Non content d'avoir été acquitté mercredi par le tribunal de Ferrare, le Pr Francesco Conconi, soupçonné d'avoir pendant des années dopé le fleuron du sport italien et international, s'est ainsi élevé au rang d'artiste du sport. Placé dans le box des accusés avec ses anciens collaborateurs, Giovanni Grazzi et Ilario Casoni, celui que l'on surnommait autrefois «le Docteur Sang» a soutenu à la sortie du tribunal : «Nous, nous n'avons jamais facilité le dopage, mais le sport et les athlètes.» D'où la différence esthétique et la référence à Goya invoquées par Conconi. Auparavant, l'intéressé avait précisé : «Dans notre centre (biochimique, longtemps financé par le Comité olympique italien, ndlr), on faisait uniquement de la recherche, à tel point que l'accusation ne parlait que de "facilitation de l'usage du dopage", ce qui constitue déjà une différence par rapport à l'administration de produits dopants»...
Carabiniers. Avec l'acquittement de Francesco Conconi, c'est l'une des plus grosses enquêtes sur le dopage en Italie qui s'achève, ensablée dans les méandres juridiques, sans toutefois dissiper les ombres sur les pratiques du «Professore», devenu entretemps recteur de l'université de Ferrare. L'affaire avait débuté en 1996, à la suite d'un «blitz» des carabiniers à Brindisi, lors d'une étape du Giro. De retour de Grèce, où ils avaient effectué le prologue du Tour d'Italie, les coureurs