Coffs Harbour (Australie)
envoyé spécial
Certaines équipes, la France ou la Nouvelle-Zélande, jouent pour leur maillot, bleu ou noir. Samoa joue pour Jésus Christ. L'Angleterre pour la reine et le petit prince Harry, qui assiste à tous ses matchs. Les Springboks, pour la nation sud-africaine, la main sur le coeur. Et les joueurs australiens? «Euh..., réfléchit Eddie Jones, le coach, premièrement, pour eux-mêmes ; ensuite, pour l'équipe.»
Samedi, au Stade olympique de Sydney, les Wallabies défendent leur couronne mondiale contre l'«ennemi héréditaire», l'Angleterre. Le contentieux historique, culturel, sportif est pesant entre la mère patrie et l'ancienne colonie pas tout à fait émancipée. Les hommes en blanc sont favoris. Mais les Australiens ont une manière bien à eux de gérer la pression : coaches et joueurs minimisent les enjeux, dépassionnent les rendez-vous.
«Summum de rivalité». Les Wallabies sont comme tous les sportifs australiens : ils ne se prennent jamais la tête. Ils sont zen. Ils croient en eux. Le rugby est un sport, pas une affaire d'Etat, rappelle Eddie Jones. «Les matchs entre l'Australie et l'Angleterre sont le summum de la rivalité sportive. C'est excitant. Mais ce qui est aussi excitant, c'est que l'Angleterre est la référence en matière de rugby ; nous devons prouver que nous sommes aussi bons ou meilleurs.» Les Australiens savent que ce sera dur. «Quand on regarde nos résultats, avoue l'arrière Mat Rogers, c'est probablement la meilleure équipe anglaise con