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Libération

En Australie, la fête est finie.

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L'hémisphère Sud se réveille groggy après quatre années fastes.
publié le 24 novembre 2003 à 2h01

Sydney envoyé spécial

Toute la nuit, Sydney a fait la fête. La bière a coulé à flots, jusqu'à l'aube. Dans les rues, des milliers de supporters hilares ont titubé de pub en pub, sous la pluie, bras enlacés, hurlant de bonheur. Mais ils étaient vêtus de blanc, pas de jaune. Et c'est Swing Low, Sweet Chariot (ce gospel adopté par les supporters anglais, ndlr) qu'ils tentaient de chanter, pas Waltzing Matilda. Les Anglais victorieux ont conquis les rues de l'Australie. Bons joueurs, pourtant, de nombreux Australiens les ont rejoints au bar. L'Australie va devoir s'y habituer. Elle n'est plus invincible. Les Wallabies ont laissé partir dans l'hémisphère Nord la Coupe du monde qu'ils avaient remportée deux fois, en Europe. La gueule de bois va être longue. C'est la fin d'un cycle sportif pour les Australiens et pour l'hémisphère Sud, qui a perdu son dernier grand trophée.

Citrouille. En début d'année, la Nouvelle-Zélande a laissé filer la coupe de l'America en Suisse. Les sudistes avaient profité à fond de leur quart d'heure de célébrité. Quatre années super fastes : Coupe de l'America à Auckland, Jeux olympiques à Sydney, Coupe du monde de rugby. Mais une telle conjonction astrale est exceptionnelle. Il n'y a plus rien à l'horizon. Le carrosse est redevenu citrouille, et le Pacifique le trou du cul du monde. Le cirque a replié ses tentes. 20 millions d'Australiens et 4 millions de Néo-Zélandais devront sans doute attendre une vingtaine d'années et peut-être beaucoup plus pour retr