La lutte antidopage n'est pas un long fleuve tranquille qu'il suffit de remonter à la seule force des convictions. Les responsables de la Fédération française d'athlétisme (FFA) sont en train de l'apprendre à leur détriment avec l'affaire Fouad Chouki, devenue l'imbroglio juridique type qui menace désormais toutes les instances sportives amenées à sanctionner. Bernard Amsalem, le président de la FFA, ne s'y est pas trompé : «Face à l'évolution des moyens de la défense, les fédérations ne peuvent plus exercer leur pouvoir disciplinaire», constatait-il jeudi, au lendemain de la décision de la commission d'appel réduisant la sanction du Strasbourgeois contrôlé positif à l'EPO, le 27 août, lors des Mondiaux parisiens (Libération du 27 novembre). Ce dossier marque une «judiciarisation» extrême des conflits, jusque-là surtout en vigueur aux Etats-Unis.
Du jamais vu. En première instance, Chouki avait écopé d'une suspension de deux ans, le minimum prévu par les règles de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Mercredi, après sept heures d'audition puis de délibéré du jamais vu à la FFA , les membres de la commission d'appel ont ramené cette sanction à dix-huit mois ferme et six mois avec sursis, laissant ouverte au coureur de 1 500 m la porte des championnats du monde de 2005.
Pourquoi cette relative clémence ? Impossible de le savoir dans l'immédiat puisque, conformément aux règles de la FFA, la Dre Martine Prévost, présidente de la commission d'appel, attend que la sa