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Libération

L'Afrique du Sud fait le procès du régime militaire des Boks

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publié le 1er décembre 2003 à 2h08

Johannesburg correspondance

Rudolf Straueli a une semaine pour préparer sa défense avant de comparaître devant une commission de la Fédération sud-africaine de rugby. Peu, dans le monde du rugby sud-africain, pensent que son argumentation lui permettra de sauver son poste d'entraîneur des Springboks. La révélation par la presse sud-africaine de l'existence d'un camp d'entraînement pour le moins spartiate a choqué le pays tout entier et menace de faire imploser les structures du rugby sud-africain.

«Camp barbelé». Le journal sud-africain The Star a publié la semaine dernière des photos de Boks nus pétrifiés par le froid et la fatigue. L'un des exercices préparatoires à la Coupe du monde, en vigueur au Kamp Staaldraad (Camp barbelé). Les rugbymen sélectionnés restaient des heures dans l'eau froide, au son de l'hymne anglais ou des cris du Haka néo-zélandais. Certains joueurs qui auraient tenté de sortir de l'eau en auraient été empêchés «revolver en main», précise l'article de Mark Keohane, cet ancien attaché de presse des Boks qui a révélé les récents scandales de racisme au sein de l'équipe. Selon Straueli , «le revolver n'a été utilisé que pour réveiller les joueurs et pour commencer un exercice». La chaîne de télévision privée Mnet a également montré des images de joueurs nus transportant des rails ou des pneus de tracteur. Les Springboks auraient été conduits dans ce camp cagoulés, quelques heures après l'annonce de la composition de l'équipe pour le Mondial 2003.

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