Melbourne correspondance
La Coupe Davis retrouve l'Australie vainqueur de l'Espagne 3 à 1 en finale, pour la vingt-huitième fois de son histoire. Les Australiens jouent peu au foot, pas du tout à la pelote basque, les Espagnols ignorent le rugby et le cricket. Leur plus intense moment commun fut lorsque Penelope Cruz a piqué Tom Cruise à Nicole Kidman.
Les Espagnols et les Australiens n'ont donc aucune raison de se haïr. Ni de s'aimer, d'ailleurs. Ils se connaissent peu. Ils n'ont en commun ni l'histoire, ni la culture. Aucun contentieux ne les brouille, colonial, commercial ou sportif.
La seule ébauche d'histoire commune est le tennis. Ce week-end, ces deux nations disputaient leur quatrième finale de Coupe Davis. En 1965 et 67, les Australiens avaient gagné, en Australie. En 2000, les Espagnols ont battu les Australiens, à Barcelone, sur terre battue. Dimanche sur le gazon de Melbourne, l'Australie a pris sa revanche.
Parfait Woodbridge. Les deux équipes commencent à se trouver, à faire de jolies choses. Rarement, pourtant, ensemble, l'une avec l'autre : chacune garde son style. Les joueurs espagnols, Juan Carlos Ferrero, Alex Corretja, sont offensifs du fond du court. Les volleyeurs instinctifs, Mark Philippoussis, Wayne Arthurs, Todd Woodbridge, jouent leurs parties les yeux fermés.
Face à face, ils jouent en tâtonnant, en se cherchant, sans vraie passion. Ils n'ont pas à se faire mal. Ils appuient juste un peu, pour voir. Ils font des efforts. Ils sont appliqués, attentifs.