Nantes de notre correspondant
Dix-huit minutes de silence. Sagement assis, sans le moindre cri, le public de la tribune Loire, d'ordinaire la plus agitée du stade de la Beaujoire, a manifesté samedi soir sa mauvaise humeur. Juste une banderole : «Union des ultras pour un football populaire». Vingt minutes plus tard, quand la Brigade Loire s'est levée pour reprendre son habituel tohu-bohu, une autre banderole a proclamé : «Avec ou sans passion, voyez la différence».
«Politique sécuritaire». Le ras-le-bol gronde dans la sphère ultra depuis des mois dans les stades et, pour la première fois, un mouvement de supporters ne vise pas la gestion de leur propre club ou les prestations des joueurs. Cette grève nationale des tifosi ultras du foot français s'oppose à la «politique sécuritaire» de la Ligue (LFP), à «la pression des intérêts financiers du sport business», et réclame une reconnaissance officielle et l'ouverture d'un dialogue.
Pour la Brigade Loire, un groupe de 160 ultras et autant de sympathisants : «On nous impose de nouveaux règlements, des sanctions de plus en plus dures pour les fumigènes. C'est vrai, il y a eu des abus. Nous, on souhaite une utilisation concertée, en se responsabilisant, en admettant même de donner l'identité des porteurs au club... Mais on n'est jamais consultés. Comme pour le soi-disant championnat des supporters avec des critères comme applaudir les joueurs à l'échauffement, c'est pas dans nos valeurs !»
«Toujours dire oui.» Le prix des places s'ajout