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Libération
Portrait

Mahyar Monshipour boxe la tête la première

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publié le 16 décembre 2003 à 2h21

Au début de l'été, Mahyar Monshipour, le champion du monde français des super-coq, avait conquis son titre mondial aux dépens de son compatriote et ami Salim Medjkoune de la plus probante des façons : par arrêt de l'arbitre à la 12e reprise à la suite d'un terrible KO ! Grand seigneur, Monshipour avait alors déclaré que son adversaire aurait mérité de finir le combat, et surtout de le finir debout. Mais la boxe est souvent cruelle. Mahyar l'a découvert sur le tard, presque à l'âge de sa majorité.

Dix ans ont passé et Monshipour a fait un beau parcours sur les rings en accumulant avec régularité les titres de champions de France, d'Europe et du monde. Et s'il n'est pas encore une de ces vedettes que l'on reconnaît dans la rue, à l'instar d'un Brahim Asloum ou d'un Tiozzo, le champion du monde a gagné la reconnaissance du milieu. Ce jeune homme présente pourtant un profil atypique. Mis dans un avion par son père, il se retrouve dans la peau d'un réfugié en France à l'âge de 11 ans, chez une tante à Poitiers. Pour fuir l'Iran et le redoutable régime islamique mis en place dans son pays, il s'est d'abord attaché à réussir son intégration en apprenant la langue française en accéléré, puis en faisant de brillantes études. Mahyar n'a revu son père que beaucoup plus tard, lorsque celui-ci a pu, à son tour, s'échapper d'Iran.

Il retrouve un fils diplômé, qui a obtenu un bac scientifique et qui décide d'agrémenter son cursus en briguant une licence d'éducation physique et sportive et de