Menu
Libération
Critique

Boxe. Les éditions Taschen consacrent un ouvrage hors norme au champion américain. Ali en 34 kilos, 3 000 photos... et 3 000 euros.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 décembre 2003 à 2h26

Ce n'est pas un hommage, c'est une panthéonisation éditoriale. Au début de l'année, les éditions Taschen, dont le patron Benedickt Taschen s'autoproclame «le plus grand éditeur de tous les temps», livrera Greatest of All Time (le Plus Grand de tous les temps) à ses souscripteurs (1). Une oeuvre monumentale consacrée à Mohamed Ali. Quarante ans après la conquête de son premier titre mondial des poids lourds (en février 1964 face à Sonny Liston), Goat parachève la quasi-béatification d'Ali, engagé en 1996 aux JO d'Atlanta, où il alluma la flamme.

Tiré à 10 000 exemplaires, Goat donne le vertige : 800 pages de 50 cm sur 50 cm, 34 kg, 3 000 photos, dont nombre d'inédites. 1 000 exemplaires signés par Ali et Jeff Koons, qui a supervisé ce grand chantier, sont vendus 7 500 euros. Les 9 000 autres s'acquièrent à 3 000 euros.

Après avoir risqué la prison, en raison de son engagement contre la guerre du Vietnam, risqué sa vie en fréquentant les Blacks Muslims de Malcolm X, été déchu de son titre entre 1967 et 1974, l'ennemi public n° 1 de l'Amérique blanche fut élu sportif du siècle dans à peu près tous les pays à l'aube du XXIe siècle. Ce n'est pas Ali qui a changé, mais le monde autour. Il ne reste plus que le Nobel de la paix pour que la réhabilitation soit totale.

A défaut de pouvoir vous offrir Goat, vous pouvez vous replonger dans le petit opuscule essentiel de Benoît Heimermann, les Combats d'Ali (éditions Le Castor Astral), ou le somptueux roman de Christian Montaignac J'entends