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Libération
Portrait

Dominique Benassi, athlète sur une jambe de foi

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par Teddy SEGUIN
publié le 27 décembre 2003 à 2h29

début décembre, à Queenstown (Nouvelle-Zélande), Dominique Benassi, 42 ans, a été sacré pour la huitième fois champion du monde de triathlon handisport. Un sport qu'il a choisi en 1988, alors que le triathlon était encore peu pratiqué en France... et interdit aux handicapés. Dominique Benassi venait d'être amputé.

Le 17 janvier 1988, le lendemain de son mariage, une bagarre éclate dans un bar, Dominique, sapeur-pompier à Bastia tente de s'interposer. Une balle «perdue» lui éclate le genou droit. Quelques jours plus tard, c'est l'amputation. Très vite, «Dumé» relativise son handicap en se disant qu'il sera comme son grand-père qui avait perdu une jambe pendant la Grande Guerre, en 1916.

Quasi-clandestinité. Il choisit de devenir un pionnier du triathlon handisport, en participant d'abord pendant trois ans aux compétitions valides, dans une quasi-clandestinité. Sans licence, il ne peut pas, par exemple, laisser son vélo dans le parc officiel et va le chercher dans sa voiture à la sortie du plan d'eau. Il lui est également défendu de passer la ligne d'arrivée.

Le Corse se bat contre l'ostracisme: «On ne peut pas dire que telle ou telle activité est interdite aux handicapés sans, au moins, les laisser essayer. C'est ça qui m'a motivé au début dans le triathlon. Oui, cela est possible, à condition d'y croire et avec le soutien, la tolérance et l'encouragement des valides.» A force de persévérance, il finit par obtenir sa licence en 1991, la première de triathlon handisport en France