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Libération

Descente de Leeds

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Au bord du redressement judiciaire, le club illustre la difficulté du football anglais à digérer des années de surenchère financière.
publié le 19 janvier 2004 à 22h07

Leeds, Manchester envoyé spécial

Le stade d'Elland Road, témoin quatre jours plus tôt d'une nouvelle défaite, est désert. Ses dirigeants, contactés au téléphone, ne souhaitent pas s'exprimer. Sa boutique, vide et silencieuse, affiche partout le mot «soldes» en grosses lettres au-dessus de ses rangées de maillots et de souvenirs. Ses meilleurs joueurs, achetés à prix d'or à une époque où l'argent semblait facile, ont été bradés eux aussi, les uns après les autres, pour boucler les fins de mois. «Rejoints la révolution Leeds United», proclame le slogan toujours apposé sur les murs.

Aujourd'hui, l'édifice recouvert de tôles, dressé à la lisière de Leeds, s'apprête à subir un tout autre bouleversement. Si le club, déjà dernier, menacé par la relégation et qui a encore perdu ce week-end à Southampton, ne trouve pas avant aujourd'hui un repreneur prêt à apurer son ardoise de 112 millions d'euros, il risque la mise en redressement judiciaire.

«Oui, les temps sont difficiles», soupire Ray Fell, debout sous une pluie battante. Il préside le club des supporters de Leeds United et a donné rendez-vous à l'écart du bâtiment, devant la statue de son héros, Bill Bremner, l'ancien capitaine, mort en 1997. Alors que son équipe agonise, un bouquet de roses déjà flétries repose au pied du bronze. «Ça a été, pour nous, une surprise totale. Jusque-là, on se débrouillait bien pourtant.» Une chute due à «une mauvaise gestion, tout simplement», selon ce retraité. Pour éponger ses dettes, Leeds a été c