Buenos Aires de notre correspondant
Sur l'avenue Corrientes, où se bousculent la plupart des théâtres de la capitale, un nouveau spectacle met en scène Diego Maradona, l'Argentin le plus connu dans le monde. Du haut de l'affiche, sur fond bleu nuit, de dos, les bras ouverts comme crucifié, l'ex-star du football semble implorer les passants de le pardonner d'être devenu, au tournant de la quarantaine, un petit gros réfugié à Cuba pour y traiter ses problèmes de drogue et d'alcool. Le 10, entre le paradis et l'enfer est une tragi-comédie musicale où alternent ballets, chansons et scènes plus intimes.
Brave gars. «Nous ne prétendions pas raconter la vie de l'idole la plus populaire d'Argentine, mais montrer la magie incontrôlable de ce "Pibe de oro" (gosse en or) qui offre du bonheur dès qu'il a la balle au pied», expliquent Hector Berra et Daniel Datola, les auteurs. Pour y parvenir, les deux hommes ont imaginé un Maradona de plus de 80 ans, dont les souvenirs ponctuent le spectacle, en évitant soigneusement d'aborder la fin d'une carrière peu glorieuse.
Tout petit, mais déjà trapu, dans son quartier humble mais bien tenu de la banlieue de Buenos Aires, le jeune Diego taquine la balle entouré d'amis moins adroits, rêve de décrocher les étoiles à coups de tir au but, et, bon fils, ne rechigne pas à ramener à sa maman des baquets d'une eau alors peu courante dans les faubourgs. D'ailleurs, dès son premier contrat, il lui offre un poste de télé, et, un peu plus tard, les clés d'une