Melbourne correspondance
Tatiana Golovin a décidé d'habiter à Paris, pour être près de sa famille, confie-t-elle en anglais, avec l'accent de la Floride, où elle a passé sept ans. Puis, en français, avec une intonation slavo-américaine, elle explique qu'elle est née à Moscou et parle aussi russe.
Elle fêtera ses 16 ans dimanche. Grande (1,75 m), athlétique (60 kilos), blonde, la jeune fille est manifestement douée. Et pas seulement en langues : hier, à Melbourne, elle s'est offert une place pour le troisième tour de l'open d'Australie en sortant en deux sets (6-2, 6-3) une tête de série, l'Israélienne Anna Smashnova-Pistolesi, 28 ans.«La fille la mieux classée que j'ai jamais jouée», souligne la 354e mondiale, invitée à Melbourne.
Surprise. Tatiana est française parce que son père, Gregory, coach de hockey sur glace, est venu entraîner l'équipe de Lyon . Elle avait alors 8 mois. Elle commence le tennis quelques années plus tard, à Belfort, où Gregory a été transféré. A 7 ans, Tatiana part en Floride et intègre l'Académie de tennis de Nick Bollettieri, où sont passés avant elle Andre Agassi, Monica Seles et Mary Pierce. Elle travaille avec Brad Gilbert (ex-coach d'Agassi, aujourd'hui d'Andy Roddick). «Ce qu'il y a d'intéressant chez Tatiana, c'est qu'elle a vécu en France et aux Etats-Unis, et elle est de parents russes : c'est un cocktail intéressant. Elle possède la "dureté" russe et le positivisme américain. Ça forme un beau mélange», constate Pierre Cherret, ancien coach de