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Libération

A foot et à sang

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publié le 11 février 2004 à 22h54

Que s'est-il vraiment passé avant, pendant et après le quart de finale Maroc-Algérie de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), dimanche, à Sfax, en Tunisie ? Selon la version de la TAP, l'agence de presse tunisienne, 69 personnes ont été blessées au cours «d'incidents provoqués par une partie du public algérien, qui n'a pas fait preuve d'esprit sportif». «Ces incidents n'ont fait que 51 blessés légers algériens, qui ont aussitôt été secourus, tandis que 14 agents de l'ordre ont été légèrement blessés», poursuit la TAP dans une dépêche qui tient surtout du communiqué officiel. «Des éléments du public algérien ont commencé à provoquer des perturbations lorsque l'équipe marocaine a obtenu l'égalisation. »

Marché noir. D'après le récit d'un témoin à Libération, les incidents ont débuté avant même la rencontre. «Les autorités ont commis une erreur grave, raconte un Tunisien. Le stade Taieb-Mehiri, qui accueillait la rencontre, ne compte que 18 000 places, alors que, depuis vingt-quatre heures, Sfax était rempli d'Algériens venus en voisins.» Une présence bruyante et massive qui heurte la très bourgeoise métropole économique tunisienne. Les autorités ont certes incité les Tunisiens à ne pas assister au match afin de laisser plus de places aux Algériens. Le comité d'organisation avait suggéré à la Confédération africaine de football (CAF) de déplacer le match à Tunis, dans le stade Al-Menzah (50 000 places). Mais la CAF avait refusé un changement de dernière minute, négligeant le côt