L'affaire Cofidis sera-t-elle une nouvelle occasion pour la justice, cinq ans après l'affaire Festina, de faire le ménage dans le milieu cycliste, sclérosé par le dopage généralisé ? Ou se bornera- t-elle à montrer du doigt une nouvelle poignée cinq mises en examen pour l'heure de brebis galeuses, des déviants dans le monde merveilleux du vélo, dont l'apothéose a lieu chaque année en juillet sur les routes du Tour ?
Filatures. L'affaire a été confiée au magistrat instructeur de Nanterre, Richard Pallain, le 27 juillet 2003, le jour même de l'arrivée de la dernière Grande Boucle à Paris, celle du centenaire de l'épreuve, avec le cinquième couronnement de l'Américain Lance Armstrong. Or, depuis le mois de mars 2003, la brigade des stups tirait la pelote de l'affaire. Quatre mois d'une enquête préliminaire faite d'écoutes téléphoniques et de patientes filatures. L'affaire avait, il est vrai, débuté par un renseignement tragique. Lorsque le père d'un cycliste amateur décédé à un âge tendre confiait à la brigade des stups quelques pistes.
Cette affaire Cofidis est à ce jour à la croisée des chemins. Pour y voir plus clair, le juge d'instruction a réentendu lundi, pendant la bagatelle de six heures, le cycliste Philippe Gaumont, mis en examen pour avoir vendu de l'EPO à Robert Sassone, autre cycliste de Cofidis, spécialisé, lui, dans la course sur piste.
Gaumont, dit «la Gomme», est en fin de carrière. En 1996, alors qu'il courait dans l'équipe GAN de Roger Legeay, actuel directe