Assurément, cet homme-là a fait l'Actor's Studio. Car il en faut du talent pour rendre à l'oral toute la subtilité de trois points de suspension. Jacques Santini a pourtant réussi à le faire. «Pour ma part, fidèle à des principes que, heureusement, beaucoup partagent, je redis que Nicolas Anelka n'est pas sélectionnable... pour Belgique-France.» La phrase concluait la déclaration liminaire du sélectionneur de l'équipe de France lors d'une conférence de presse à guichets fermés, hier.
«Tourmente». Auparavant, Jacques Santini avait lu un communiqué dont chaque terme avait dû être plus pesé que le texte de la déclaration finale d'un sommet européen où personne n'est tombé d'accord. «En dix-huit mois, l'investissement de tous, dirigeants, joueurs, staff, dans un esprit de solidarité sans faille, a permis à l'équipe de France de redresser la tête. (...) Aujourd'hui, ce patient travail est mis à mal par un débat démesuré et douteux autour du cas personnel d'un joueur qui, après avoir rejeté l'équipe de France et, surtout, bafoué l'institution, entend orchestrer les conditions d'un éventuel retour. D'ores et déjà, le groupe France, pris dans la tourmente d'opinions contradictoires dont certaines peuvent surprendre, venant de son sein même, se trouve fragilisé alors que se présente un rendez-vous excitant et capital : l'Euro 2004. Je le regrette et le déplore.»
«Démesuré et douteux», donc, pour Santini, le débat sur le retour d'Anelka en équipe de France relancé par l'intéressé même a