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Ben Ali prêt à saisir la balle au bond

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Foot. A quelques mois de l'élection présidentielle, le chef de l'Etat tunisien n'a pas lésiné sur les moyens pour que son équipe puisse remporter la Coupe d'Afrique des nations.
publié le 14 février 2004 à 23h01
(mis à jour le 14 février 2004 à 23h01)

Panem et circences. Le dicton a beau avoir été inventé à Rome, on sait en faire bon usage au palais de Carthage. 2004 commence bien pour le président tunisien Zine al-Abidine Ben Ali : son équipe nationale est en mesure de remporter un trophée majeur. L'année devrait se terminer par une autre apothéose, politique celle-là : sa réélection, immanquablement triomphale, à un quatrième mandat présidentiel. Les deux événements n'ont rien à voir entre eux, toutefois on peut faire confiance au président pour prolonger et faire fructifier l'état de grâce qui ne manquerait pas de suivre une victoire, samedi en finale face au Maroc. Un succès serait d'autant plus bienvenu que la longévité de Ben Ali au pouvoir, depuis son «coup d'Etat médical» du 7 novembre 1987 contre Habib Bourguiba, suscite de moins en moins d'enthousiasme chez ses compatriotes.

Naturalisation. La Tunisie n'est pas le seul pays au monde où le pouvoir politique utilise le sport en général, et le foot en particulier, à des fins politico-démagogiques mais, rarement, le procédé a atteint un tel niveau. Lors du dernier Mondial en Asie, les supporteurs tunisiens, dûment encadrés par la fédération, étaient les seuls à brandir, en plus des traditionnels drapeaux, le portrait de Ben Ali. Lors de cette Coupe d'Afrique des nations (CAN), l'omniprésent «homme du 7 novembre» s'est affiché partout. En cas de victoire, il deviendrait celui qui a porté la petite Tunisie au niveau de ses deux grands voisins maghrébin