Si l'on s'en tient à un fameux quart de finale de la dernière Coupe du monde de rugby, qui vit des Bleus irrésistibles écrabouiller des Verts tétanisés (43 à 21) au Telstra Dome de Melbourne, ce France-Irlande inaugural du Tournoi des six nations 2004 ne devrait constituer, pour le XV de France, qu'une simple formalité. C'est d'ailleurs ce que l'on appréhende le plus au sein du staff technique irlandais. D'autant que celui-ci va devoir se passer samedi des services du pilier Marcus Horan, du centre Brian O'Driscoll, de l'ailier Denis Hickie, du flanker Eric Miller, blessés, ce qui ne devrait guère l'aider à gérer aisément l'après Keith Wood, capitaine emblématique et meurtri parti à la retraite au lendemain de la déroute australienne. «Il est déjà suffisamment compliqué de s'imposer à Paris, admet Eddie O'Sullivan, entraîneur traumatisé, si en plus nous nous présentons diminués et que l'équipe de France reproduit contre nous les mêmes cinquante premières minutes qu'en Australie, cela devient mission impossible.»
Côté français, par contre, on ne veut surtout pas faire référence au passé. «Il faut oublier Melbourne, assure Bernard Viviès, entraîneur chargé des lignes arrières, ce soir-là, l'équipe avait démarré à deux cents à l'heure et réussi tout ce qu'elle avait entrepris. Mais dès qu'elle s'était un peu relâchée, les Irlandais étaient revenus dans la partie. C'est un autre match qui s'annonce, contre un adversaire à ne pas négliger.»
Densité. «Les Irlandais sont toujours dur