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Libération

«Toucher des lumières de printemps»

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publié le 16 février 2004 à 23h05

Avec Geronimo (Cap Gemini Schneider Electric), son trimaran géant, Olivier de Kersauson a entrepris le 8 février de s'attaquer au trophée Jules-Verne (tour du monde en équipage), prévoyant de publier son «carnet de bord» dans Libération chaque lundi. Il explique ci-dessous les raisons et conséquences de son abandon vendredi.

On s'amusait quand même bien et on était en train de mettre un caramel à Cheyenne, de Steve Fossett. Que dire de plus ? On dira qu'il s'agit pour le moins d'une surprise technique. Je retiendrai que ces quatre jours ont été finalement un bon entraînement dans des conditions très intéressantes. En fait, tout cela nous a peut-être évité un drame. Je préfère rencontrer cette avarie technique aujourd'hui plutôt que dans deux semaines. Alors là, oui, c'est la mort dans l'âme que nous serions rentrés. Nous venions d'achever une belle séquence quand la faiblesse technique nous a jetés dans l'incompréhension. C'est chose entendue qu'une voile peut céder sur un choc. Mais pas cette voile-là, qu'on venait d'envoyer depuis 48 heures et sur laquelle on ne tirait pas outre mesure. C'était une voile neuve, avec déjà un degré d'usure très impressionnant, proche de la rupture. Au travail, la voile n'aurait pas fait 24 heures de plus. Je me serais retrouvé avec 400 kg de gennaker à traîner, qui auraient alors pénalisé la marche du bateau. Ce qui était arrivé à une voile guettait l'autre. Ce qui me fait dire que, quand la vérole menace, faut vite courir chez le médecin. J'