Menu
Libération

«Ils ont expédié les affaires courantes»

Article réservé aux abonnés
publié le 23 février 2004 à 23h19

Professeur de lettres modernes, ancien demi de mêlée et entraîneur de Gaillac, Alain Gaillard chronique les matchs du XV de France.

La seule incertitude de ce France­Italie concernait la sauce à laquelle seraient mangés nos voisins transalpins. 25-0 : le score parle de lui-même.

Les Italiens n'avaient manifestement pas l'intention de se découvrir d'un fil, animés du seul désir de «limiter les dégâts». Avec leur jeu à une passe, en croisées hautement lisibles et petits côtés surpeuplés, ils ne pouvaient qu'engendrer l'indifférence de la remarquable défense française.

Alimentés d'une impressionnante quantité de munitions ­ onze ballons extorqués à l'alignement transalpin par une touche impériale en contre ­, les Français se lancèrent dans un jeu au large où l'utilisation de la passe sembla la préoccupation majeure. Nos Tricolores auraient certainement pu doubler la mise, frapper les esprits avant les prochaines échéances. Il n'en a rien été. Les raisons de ce manque d'efficacité résident dans de multiples paramètres.

Des excès d'individualisme de Magne à la bévue de Dominici, la tranquillité ambiante toucha à la suffisance. Notre latinité succombe aisément à la facilité réveillant ainsi notre propension au relâchement. Nos esprits aiment battre la campagne.

Les options stratégiques et tactiques manquèrent quelque peu de pertinence. Pour mettre en place l'alternance, il eût fallu momentanément délaisser le grand large, prendre l'axe, s'engager totalement dans le défi physique, conce