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Libération

La victoire en chancelant

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publié le 23 février 2004 à 23h19

France-Italie : 25-0 (13-0)

France : 3 E, Harinordoquy (25e, 66e), Elhorga (75e) ; 2 T, Elissalde (25e, 66e), 2 P, Elissalde (13e), Traille (42e).

Alors, à la 54e minute d'un match on ne peut plus crispant, Christophe Dominici, servi par Vincent Clerc («C'est une combinaison que nous avions travaillée à l'entraînement», dira celui-ci) grilla la politesse à Paul Griffen, le demi de mêlée de Calvisano coiffé comme Lemmy Kilmister de Motörhead, et fila à grandes enjambées vers la ligne d'en-but italien. «Je n'ai pas vu ce qui s'est passé ensuite, avoue son coéquipier de club, le pilier Sylvain Marconnet, j'étais déjà reparti afin de me replacer pour l'engagement.»

«Boulette». Il est vrai que nul ne s'attendait alors à ce qui allait suivre, même si personne n'a bien compris pourquoi le meilleur marqueur d'essais du XV de France continuait à trottiner vers les enfants des écoles de rugby massés dans le virage, au lieu de pointer rapidement afin d'augmenter son capital points. Etonnement passager qui devait se transformer bientôt en consternation collective. Au moment d'aplatir enfin, Dominici laissait échapper le ballon qu'il tenait d'une main, rejoignant ainsi au générique d'un Vidéo Gag rugbystique ses aînés Christian Darrouy et Patrick Estève, l'échassier landais et le TGV. «Une faute de merde, commentera le maladroit, j'aurais dû plonger dans l'en-but mais personne ne me suit. C'est sûrement dû à un manque de concentration. Quand on fait une boulette pareille on se pose des mill