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Libération

Des athlètes ravis d'être en boue de course

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publié le 28 février 2004 à 23h30

C'est un sport en voie de disparition. Un sport qui se court en short, en plein hiver, dans des champs boueux et glacés. Un effort violent, qui laisse rarement le temps d'admirer le paysage. Le cross est aux antipodes du sport loisir, et cette exigence semble le condamner. Mais faire du cross pendant l'hiver est une des clés d'un haut niveau sur piste l'été. Sans compter que cette pratique, un brin masochiste et entachée d'une réputation scolaire, a d'indéniables vertus sur la santé à l'heure où l'on s'inquiète de l'obésité chez les enfants. Les championnats de France de dimanche à Trappes (Yvelines)sont l'occasion pour la Fédération française d'athlétisme (FFA) de lancer son grand chantier de sauvetage du cross-country.

Sources. Rkia Chebili le concède. Quand elle a fait le choix du cross à l'anglaise, ses copines lui ont dit qu'elle était «folle». «Plus de sorties le samedi, le dimanche, hiver compris, on court. Le mercredi, on fait ses devoirs, on ne traîne pas en ville. Mais ce n'est pas grave, je me suis fait d'autres copines dans mon club.» Dimanche, Rkia espère se qualifier pour les mondiaux, sur un parcours qu'elle qualifie de «vrai parcours de cross», plein de bosses, de flaques de boue, de relances au milieu des arbres. «Ça n'a rien à voir avec les derniers championnats, qu'on a courus sur un hippodrome, avec un sol sec, ajoute Elodie Olivares, championne de France militaire. Franchement, des courses comme celle-là n'ont aucun intérêt.» Les athlètes, les entraîneurs