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Libération

«Il faut en découdre! - Oui, alors décousons!»

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publié le 1er mars 2004 à 23h31

Hier, au troisième jour de sa deuxième tentative 2004 contre le record du trophée Jules-Verne détenu par Bruno Peyron sur Orange (64 jours en 2002), le trimaran Geronimo (Cap Gemini Schneider Electric) et ses onze hommes se trouvaient par 28 ° 32 nord et 14°47 ouest (lire ci-contre). Première chronique de haute mer d'Olivier de Kersauson qui retrouve Orange II (37 m) et à nouveau Bruno Peyron sur sa route.

Où sommes-nous ? Entre Canaries et Cap-Vert. Nous avons touché ces dernières heures des vents compliqués. Pour tout dire on est en train de sortir d'un passage délicat pour rejoindre des alizés complexes. C'est assez dire que nous sommes dans une situation assez tordue. Tout ça nous a bien occupés depuis le départ. Rien n'est net. De mémoire je ne me souviens pas avoir été bloqué de la sorte sur l'est. Et dans l'ouest ? Pas de vent. Fallait donc rester le long de la côte espagnole ? Je reconnais que c'est un parcours inhabituel et compliqué. Quels enseignements faut-il tirer de ces premiers jours de course ? Orange nous est-il supérieur ? On me remet sans cesse dans les pattes la concurrence. A ce propos j'ai toujours affirmé que je ne tenais par à partir en même temps qu'un bateau qui possède à la flottaison quatre mètres de plus que Geronimo. On me rétorque : mais il faut en découdre ! Oui, alors décousons ! C'est chose curieuse de voir d'ailleurs deux existences s'affronter sur l'eau. Je fais le constat que nos deux vies s'entrechoquent. On sait ce qu'est la vie en mer c