Monaco envoyé spécial
C¹est un lutin, de 1,77 m tout de même, qui régale de ballons ses coéquipiers monégasques depuis son aile gauche, poussé par l¹envie, jamais rassasiée, de «fermer la bouche» à tous ceux qui n¹ont pas cru en lui. Et il y en a eu un paquet. Car, avant de devenir un espoir, puis une star, Jérôme Rothen, 25 ans, fut un has been. Original comme parcours, mais ça vous forge un mental. A 18 ans, on l¹a déclassé en amateur. «Mis au placard. Vous êtes là au cas où. C¹est un gros coup derrière la tête.» Pas surpris, le banlieusard parisien : depuis ses 12 ans, il ne faisait pas l¹unanimité. «J¹étais frêle, je manquais de puissance. J¹avais la technique, mais je ne pouvais pas l¹exploiter.»
Avantage. De ces années-là, Rothen a acquis un sacré avantage : la protection du ballon. «Il fallait éviter qu¹on me le pique en me poussant.» Aujourd¹hui, on ne peut guère le lui prendre sans faire de faute. C¹est sa force, avec ses centres brossés qui éliminent le défenseur sans avoir à le déborder. Le ballon est pris «pas intérieur du pied, mais un peu au bout, c¹est bizarre. C¹est un don. On a tous une méthode différente. Beckham frappe d¹une façon, Juninho d¹une autre. L¹essentiel, c¹est que ça arrive».
Avant de se comparer aux plus grands, Rothen en a bavé. De l¹INF Clairefontaine à Caen, espérant passer pro, il se retrouve en division d¹honneur (DH). Passe son bac. Se dit qu¹il fera prof de sports. Ou essaiera. «Plusieurs fois, je me suis dit : ³J¹arrête à la fin de l¹année