Hier après-midi, alors qu'il avait bien entamé son 21e jour de mer, à la conquête du record du trophée Jules-Verne (tour du monde en équipage), le trimaran Geronimo (Cap Gemini et Schneider Electric) avançait à une vitesse de 22 noeuds dans l'océan Indien, par 47°43 S 51°26 E. Le bateau skippé par Olivier de Kersauson se trouvait au large de l'archipel Crozet, un chapelet d'îles subantarctiques administré par les terres Australes et Antarctiques françaises, qui, bien que pratiquement inaccessible tant ses rochers sont déchirés par les vents, est souvent visité par des scientifiques.
Et c'est bien d'une fine science de la navigation que devaient faire également preuve Olivier de Kersauson et son équipage dans cet Indien du grand Sud inhospitalier. Geronimo avançait dans des conditions difficiles : un vent d'ouest de 25 noeuds environ avec des risques de dépressions parfois importantes, entouré de growlers (morceaux d'icebergs) et dans une brume épaisse.
«Ça tourne bien». Autant de caractéristiques qui soulignent, si besoin était, la performance du trimaran. Celui-ci avait parcouru 520 milles en 24 heures, soit une moyenne de 21,7 noeuds. Une vitesse rapide concrétisée par plus d'un jour d'avance sur le temps de passage de Bruno Peyron, détenteur du record (64 jours 8 heures 37 minutes et 24 secondes) avec Orange I en 2002. Surtout, Olivier de Kersauson a comblé son retard par rapport à Steve Fossett, qui avait filé comme une torpille avec Cheyenne avant d'être ralenti dimanche