Quand on lui demande quelle est sa place idéale en équipe de France, il répond sans hésiter : «Remplaçant». Pièce maîtresse du Sporting Union Agen Lot-et-Garonne, l'équipe managée par Christian Lanta et supportée par Francis Cabrel, Pepito Elhorga (26 ans, 1,78 m pour 80 kg) est victime chez les Bleus de son statut de polyvalent, moins indispensable sur le terrain que sur le banc. «Normal, sourit-il, je couvre deux postes : arrière et ailier. Mais si j'étais plus spécialisé, peut-être n'aurais-je pas fait partie du groupe des trente joueurs retenu pour la Coupe du monde en Australie.»
Emotion.
Or, dudit Mondial, Pepito Elhorga est revenu transformé. Frappé par un deuil cruel, il a dû d'abord «abandonner» ses camarades, quelques jours avant la demi-finale contre l'Angleterre, sous le regard pudique de la presse australienne qui souligna alors l'émotion générée, au sein du club France, par son départ. «C'est fort ce qu'il a fait, confiera plus tard Imanol Harinordoquy. Rentrer en France pour l'enterrement de son père, revenir en Australie à la fin de la même semaine et réaliser un tel match dans la foulée contre la Nouvelle-Zélande.» Car, de retour à Sydney, Pepito Elhorga a marqué, face aux All Blacks, l'unique essai des Bleus, lors de ce fameux match tant décrié, comptant pour la troisième place. Celui dont beaucoup ont dit qu'il avait été disputé par une «équipe bis». «Chacun est libre de penser ce qu'il veut, remarque-t-il. L'objectif n'avait pas été atteint, il y avait de l