Olympie, correspondance.
Avant de traverser la Grèce et d'arriver à Athènes le 13 août, la flamme olympique sera allumée aujourd'hui à Olympie. Ce véritable coup d'envoi des JO suffira-t-il à susciter enfin l'enthousiasme des Grecs ? Rien n'est moins sûr. «Vous savez combien ils ont osé me demander pour me laisser porter la torche ? 360 euros !» Dimitris Kirkilessis, artiste-peintre à Olympie, n'encombrera pas son salon avec un nouveau flambeau. Depuis les Jeux de Tokyo, en 1960, il a déjà participé à quatre relais olympiques. Un sport national dans ce petit village de 1 000 habitants qui doit rallumer la flamme olympique tous les deux ans. «La flamme devient payante, et c'est en Grèce que ça se passe. Pourquoi courent-ils tous après l'argent ?» Le puriste s'est fixé ses limites. Acte suprême de résistance : Phevos et Athina, les poupées-chiffon officielles (soi-disant inspirées d'une statuette antique), n'ont pas droit de cité dans son atelier. Les mascottes ont été remplacées par des copies maison, en terre cuite, de l'original.
Foulées historiques. Balade sur Praxitelis Kondolis et retour à la réalité. L'artère principale joue à kitsch ou double. Dionysos, Zeus, Apollon, Hermès et consorts ont pignon sur rue. Les produits griffés «Athènes 2004» envahissent les vitrines. 2 800 ans après les premiers Jeux (776 avant J.-C.), Olympie fait ce qu'elle peut avec son passé. Les Jeux antiques n'auraient-ils pas périclité en 393 faute d'argent ?
En 1950, une poignée de villageois déci