Bordeaux, envoyé spécial.
Marseille et Bordeaux, qui se sont qualifiés jeudi en quarts de finale de la Coupe de l'UEFA, s'affronteront dimanche au Stade Vélodrome pour le compte de la 30e journée de Ligue 1. Le milieu défensif girondin Antonio Rio Mavuba y effectuera son douzième match professionnel seulement à tout juste vingt ans.
«Il ne faut pas trop parler de lui, il n'a pas ses papiers et, par les temps qui courent, c'est un peu dangereux», met en garde Michel Pavon, l'entraîneur des Girondins. Angolais né en 1984, Antonio Rio Mavuba, le sourire vissé sur le visage, élude embarrassé : «Je suis timide et je n'aime pas trop parler de moi.» «C'est un garçon attachant et le mot n'est pas assez fort», assure Guy Dubois, le responsable du centre de formation, que Rio considère comme une sorte de tuteur : «Il est excessivement pudique et n'aime pas trop raconter son histoire.»
Sorcier. Mavuba a pourtant dû s'y résoudre dernièrement pour obtenir un acte de naissance, première étape en vue de sa naturalisation qu'il espère prochaine. «Il y a juste marqué "Né en mer", dit-il. Pour le reste, on n'en parle jamais. Je n'ai d'ailleurs jamais cherché à connaître l'histoire de cette traversée.» Ses premiers souvenirs, il les puise à Mont-de-Marsan, où ses parents, ses quatre frères et sa soeur trouvèrent refuge. «Je me rappelle y avoir vu la neige», s'amuse-t-il. Son père, né à Kinshasa, milieu international congolais, «surnommé le "Sorcier" parce qu'il marquait des buts sur corner direct