Professeur de lettres modernes, ancien demi de mêlée et entraîneur de Gaillac, Alain Gaillard chronique le Tournoi.
Une fois n'est pas coutume, notre bon vieux Tournoi nous a concocté un savoureux dessert, digne des plus fins gourmets. Une finale France-Angleterre, aux obsédants parfums de revanche d'une amère demi-finale de Coupe du monde, saupoudrés de perspective de grand chelem. Un défi aux allures de joutes médiévales, sans merci. Un énorme choc frontal, une question de suprématie pour les champions du monde, de fierté et d'honneur à recouvrer pour nos Bleus. Du combat certes, du jeu aussi. Combattre ? La touche et ses mauls d'airain, la mêlée et ses rudes impacts, installent le défi collectif. Jouer ? Les déferlantes blanches aux terribles percussions, l'hermétique défense bleue aux inexorables plaquages, magnifient le défi individuel.
D'un côté, les Anglais et leur méthode : conquête, conservation du ballon, usure de l'adversaire, jeu au pied, mise à la faute de l'opposant. De l'autre, les Tricolores, forts de leurs certitudes défensives, agressifs et lucides, désireux de mettre du rythme à chaque occasion en utilisant la latéralité et les inversions de jeu. Intensité, engagement, détermination, foulent chaque parcelle du Stade de France. Souci constant d'avancer avec ou sans ballon, férocité des impacts, des plaquages et des nettoyages, farouche est la lutte.
Après vingt minutes équilibrées, mêlée et défense tricolores mettent la Rose sous pression. D'une récupération e