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Libération
Critique

«Vélolavie», aux pédaleux du dimanche

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publié le 10 avril 2004 à 0h11

Quand le cyclisme sera mort, il restera toujours des souvenirs littéraires et photographiques. On fera alors le tri dans les papiers du mort et on tombera sur Vélolavie (1) de Xavier Lambours et Jacques Bonnaffé, car, au train où vont les affaires, le cyclisme ne sera bientôt qu'un quai de gare désert qui sent le pipi de chat. C'est pourquoi il faut courir ventre à terre, en cette veille de Paris-Roubaix, acheter Vélolavie.

Ce n'est pas un livre supplémentaire sur la reine des classiques. Cette fois-ci, c'est autre chose. Xavier Lambours, photographe de l'agence Métis, n'était pas disposé à devenir le coloriste du vélo, le Chardin de la bicyclette. Et bien, c'est fait. C'est entendu que la chose lui parlait, vu qu'il est de là-bas. Quant à Jacques Bonnaffé, lui, c'est encore autre chose. L'est de Douai d'abord. Et toqué de vélo. Comédien et diseur d'histoires, il avait porté si haut le texte de Jean-Bernard Pouy dans la pièce 54 x 13, que certains spectateurs ne sont retombés sur terre que trois ans plus tard et évidemment pleins de bleus.

Gigot flageolet. Ces deux hommes nous offrent le cyclisme cantonal, les pavés, les terrils, Calais et Dunkerque, Denain et Escaudin, Roubaix et ses douches. Il faut être net, Lambours et Bonnaffé ont réussi le livre du dimanche. Que dit-il ? Il dit qu'il faut garder malgré tout la foi intacte dans le gigot flageolet, le boyau de chat, le tricot de peau, la nappe à carreaux, la lampe de mineur, le pull col en V, la Pelforth brune et la tarte