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Libération

Un Nordique trouve le paradis dans «l'enfer du Nord»

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publié le 12 avril 2004 à 0h12

Roubaix, envoyé spécial.

C'est à jurer que le cyclisme est aux mains des plus grands fantaisistes. Alors que le vélo roule sur la jante, c'est justement un coureur parrainé par un fabriquant de jantes automobiles qui a remporté la 102e édition de Paris-Roubaix. Magnus Backstedt, un rouleur suédois de 29 ans (Alessio-Bianchi), a réglé un minisprint devant le Néerlandais Tristan Hoffman (CSC) et le Britannique Roger Hammond de l'équipe belge MrBookmaker.com-Palmans.

Ce qui est bien avec la bicyclette, c'est qu'elle ne s'offusque pas quand on la brocarde. On disait Backstedt fini il y a deux ans. Bon à rien. A Pâques 2004, il ressuscite. C'est beau. Backstedt, grand Suédois, élevé par Roger Lejeay quand il était au Crédit agricole, et cédé depuis à l'équipe danoise des supermarchés Fakta, qui l'a revendu à son tour à l'équipe italienne Alessio, a fini la course comme un cheval au galop : «J'étais bien toute la journée, j'ai pas crevé. Quand on s'est retrouvés tous les quatre, chacun a roulé, roulé. Je me méfiais d'Hammond, qui est fort au sprint, mais après 261 km je me suis dit que c'était possible.»

Backstedt possède un palmarès modeste, mais quand même une étape du Tour de France 1998 à son actif. Andrea Tafi, son leader, qui avait déjà remporté la course en 1999, s'est réjoui de sa victoire : «C'est bien pour lui. Et pour moi, la roue tourne.» Gilbert Duclos-Lassalle, double vainqueur à Roubaix et qui fut son leader chez Gan, se souvenait lui avoir dit : «Toi, un jour, tu gagn