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Libération

La Géorgie ou la mission impossible d'Alain Giresse

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publié le 16 avril 2004 à 0h15

Tbilissi, envoyée spéciale.

Dans son bureau tout nu de sélectionneur national de l'équipe de Géorgie, Alain Giresse, 51 ans, donne d'abord l'impression d'être encore un peu perdu. Il tourne sur son grand fauteuil de chef, seul luxe de ce bureau, s'enquiert des derniers bruits qui courent sur le football de son nouveau pays. «Vraiment, vous avez entendu dire que le président de la Fédération était en prison ?» Ce président, Merab Jordania, à qui l'ancien international français doit d'avoir été recruté, vient de fait d'effectuer un séjour en détention, de décembre à février, pour fraude fiscale. Il n'est ressorti qu'après avoir payé les 300 000 euros qu'on lui réclamait.

Pour son premier poste de sélectionneur national, l'ancien héros des pelouses de Bordeaux et Marseille n'a pas décroché une sinécure. Petite nation du Caucase, voisine de la Tchétchénie, la Géorgie est l'un des pays les plus pauvres d'Europe. Elle sort tout juste d'une révolution et le nouveau Président, Mikhaïl Saakachvili, s'est lancé dans un combat spectaculaire contre la corruption, qui se traduit par des arrestations en cascade, notamment dans les milieux sportifs. Question foot, le défi posé au nouvel entraîneur n'est pas loin de la mission impossible : l'idée serait de qualifier la Géorgie pour la prochaine Coupe du monde de 2006. C'est-à-dire s'extraire d'un groupe qui comprend au moins quatre équipes très costaud : la Turquie, le Danemark, l'Ukraine et la Grèce. Au classement de la Fifa, la Géorgie n'oc