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Portrait

«Le médecin m'a conseillé la natation... ou la danse»

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par Jean-Baptiste RENET
publié le 17 avril 2004 à 0h16

Frédérick Bousquet n'est plus le même. Dans la conversation, il lui arrive de placer l'adjectif avant le nom («une différente nage») et de parler de son «goal» plutôt que de l'objectif. N'y voyez aucune coquetterie. L'étudiant en «business international», exilé aux Etats-Unis depuis deux ans, a simplement besoin d'un peu de temps pour se réapproprier notre langue lorsqu'il retraverse l'Atlantique. Dans la case «motif du voyage» du formulaire des douanes, Bousquet, 23 ans, a inscrit «championnats de France». Ils se tiennent à Dunkerque pendant une semaine. A partir de dimanche, il y joue sa qualification pour les JO (il doit réaliser 49''54 en demi-finale sur 100 m). Avec un statut à assumer : celui du leader d'un sprint français en plein renouveau après une période post-Stephan Caron de récession.

Le 26 mars, Frédérick Bousquet s'emparait à New York du record du monde du 50 m (21''10). En petit bassin, certes, mais avant lui, neuf Français seulement avaient amélioré une marque planétaire. Lors des derniers Mondiaux, il avait déjà nagé le deuxième 100 m lancé le plus rapide de l'histoire (47''03), et offert une médaille de bronze inespérée au relais 4x100m tricolore. Des chronos, mais aussi des titres, dont deux de champion universitaire avec Auburn.

Auburn, Alabama. Frédérick Bousquet s'y est épanoui comme il ne le soupçonnait pas. L'université lui paie ses cours, le club de Clichy (où il est licencié) de quoi se loger. Là-bas, ce jeune homme a découvert un engouement pour le