Yamaha et Valentino Rossi ont réussi leur pari : refaire gagner une machine qui n'y arrivait plus depuis bientôt deux ans. Cette fois, le quintuple champion du monde n'a pas fait de chichis. Ni déguisement ni mascarade. Après l'arrivée du GP d'Afrique du Sud, il a garé sa moto bleue le long d'un mur de pneus, s'est assis par terre et, sans ôter son casque, a fait mine de pleurer. A-t-il réellement versé une larme ? Le doute est permis, même si on connaît les talents de comédien du jeune Italien qui, à 25 ans, continue de tout écraser sur son passage. «Je sais que c'est une surprise pour tout le monde, a lancé Rossi après son exploit. Et même pour nous.» Car le pilote n'a pas eu course facile.
A prix d'or. Encore une fois, il faut remercier la prestation du Romain Max Biaggi qui, avec sa Honda, s'est battu jusqu'aux derniers mètres de piste et a donné du piment à cette première course de la saison 2004. Sans Mad Max qui a mené la course à deux reprises, on aurait pu croire à un remake de l'an dernier, puisque le troisième de l'épreuve, l'Espagnol Sète Gibernau, finit à plus de sept secondes.
Yamaha peut donc être satisfait de sa recrue à prix d'or (un contrat de 10 millions d'euros annuels pendant deux ans). En trois mois, cette collaboration entre la marque aux trois diapasons et le team Rossi, transfuge direct de l'écurie Honda de l'an dernier, a fait des étincelles. Tout a été mis en oeuvre pour que la M1 soit compétitive. La firme a placé cent personnes sur le développement