On aurait tort de réduire l'équipe de Chelsea, que Monaco affronte ce soir au stade Louis-II en demi-finale aller de la Ligue des champions, aux 178 millions d'euros de transferts investis l'été dernier par le sulfureux président russe du club, l'oligarque Roman Abramovitch, «homme le plus riche vivant en Angleterre» (le chiffre de 1,1 milliard d'euros est avancé) selon le Sunday Times. Si Chelsea occupe la deuxième place du championnat anglais et a engrangé six succès pour autant de matchs lors de ses déplacements européens en 2003-2004, il le doit beaucoup à un bonhomme de 52 ans, entraîneur depuis quatre saisons : l'Italien Claudio Ranieri.
La presse britannique a beau annoncer son renvoi toutes les semaines, Ranieri s'est sorti du rodéo qui lui était promis en août 2003, quand le roi du pétrole et de l'aluminium s'est payé le club. L'ancien entraîneur de la Fiorentina et de Valence est parvenu à jongler avec ses joueurs à plus de 5 millions de livres (les Argentins Crespo et Veron, le Roumain Mutu, le Français Makelele, l'Irlandais Duff) et à bâtir une équipe, une vraie, capable de dominer en agressivité une formation d'Arsenal (en quart de finale) pourtant frustrée par six ans d'insuccès sur le front de la Ligue des champions. Abramovitch avait alors évoqué «l'esprit de combativité» des Blues, avant de louer leur «caractère russe». Il aurait pu parler du coaching de son manager, qui a défini un 4-4-2 qui a le mérite d'être intelligible par ses hommes d'où qu'ils viennent