Imola, envoyé spécial.
Il y a dix ans, l'Autrichien Roland Ratzenberger et le Brésilien Ayrton Senna trouvaient la mort lors du Grand Prix de Saint-Marin disputé sur le circuit d'Imola, jetant ainsi l'incrédulité dans le paddock. C'est que la F1 n'avait plus tué de pilote depuis longtemps. A tel point que la plupart d'entre eux avaient même oublié qu'ils pratiquent un sport à hauts risques.
Le lundi, le président anglais de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Max Mosley, osait affirmer : «La Formule 1 n'est ni plus ni moins sûre qu'il y a une semaine. Simplement, nous avons eu une chance incroyable pendant douze ans.» Mosley fait alors allusion aux accidents mortels de Gilles Villeneuve et de Ricardo Paletti, survenus en 1982.
Face à l'émotion suscitée par la disparition d'Ayrton Senna, triple champion du monde à la personnalité unique, la FIA est toutefois obligée de défendre ses positions et de prendre des mesures pour améliorer la sécurité des voitures et des circuits. La stupeur est grande quand, le mercredi suivant, Mosley n'annonce que des «mesurettes». Il faut un autre accident, celui de l'Autrichien Karl Wendlinger à Monaco, quinze jours plus tard, et la fronde des pilotes pour que la FIA prenne enfin ses responsabilités. Tandis que Wendlinger est plongé dans un coma profond dont il ne sortira que plusieurs jours plus tard, les responsables du sport automobile mondial s'inquiètent d'entendre le public et les grands constructeurs directement impliqués se