Au Real Madrid, club mégalo qui veut mettre la planète foot sous le joug, les joueurs ne sont plus des stars. Le terme était trop galvaudé, sans doute, il fallait inventer un adjectif à la mesure de leur «démesure». Si bien qu'aujourd'hui, ils ne répondent plus qu'au surnom de «galactiques». Dans cette Voie lactée, où scintillent tant les Zidane, Raul, Ronaldo, Figo et Beckham, on finit par oublier le petit dernier. Il est vrai que Roberto Carlos, l'explosif arrière gauche brésilien, ne gagne «que» 4,5 millions d'euros, alors que le quintet interstellaire émarge à 6 millions l'an (sans compter les revenus liés à la promo). Mais pour les 70 000 socios du Real Madrid, les supporteurs-abonnés, l'arrière de São Paulo est l'un des leurs. «Il est le préféré de beaucoup d'aficionados», dit Ulises Sanchez, journaliste sportif qui suit le Real.
Roberto Carlos en est à sa huitième saison au club merengue (à cause du maillot, blanc comme une meringue), il est le troisième capitaine de l'équipe, ancienneté oblige. Et raffole des grand-messes Real-Barcelone. «C'est toujours quelque chose de spécial», dit-il, faisant allusion au choc de ce dimanche, décisif pour emporter la Liga (le championnat) aux dépens du FC Valence, l'actuel grand rival. Roberto Carlos fait partie des meubles, et cela se ressent tout de suite. Il nous reçoit sur les gradins du terrain d'entraînement, le T-shirt serré galbant sa musculature, dans un jean délavé que ses cuisses d'haltérophile semblent faire craquer, la