«Le nez de Cléopâtre : s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé», écrivait au XVIIe siècle Blaise Pascal (1623-1662) dans son célèbre best-seller, les Pensées. Si, samedi après-midi, l'homme de lettres montferrandais avait assisté, à Bordeaux, à la demi-finale franco-française de la Heineken Cup opposant le Stade toulousain (tenant du trophée) au Biarritz Olympique Pays basque (BOPB), il aurait pu affirmer dans un même ordre d'idée, à partir d'un thème légèrement distancié: «Si le nez de Christian Labit n'eût pas été prématurément fracturé, Toulouse aurait été probablement éliminé.»
Charge fatale. Diminué dès la 13e minute, le n° 8 international, soigné plusieurs fois sur le banc de touche par Christophe Foucaud, le kiné stadiste porteur d'un maillot aux couleurs de... l'Aviron bayonnais («Il m'a remis le nez en place, mais j'ai perdu beaucoup de sang, ce qui m'a considérablement affaibli», dira ensuite le blessé), a dû se résoudre à céder sa place, à la 54e minute, au colosse Isitolo Maka (1,88 m, 125 kg), lequel, neuf minutes plus tard, au terme d'une énième charge dévastatrice («la passe ne m'était pas destinée, mais je me suis saisi du ballon car la ligne me paraissait toute proche», avouera le Tonguien), culbutait Olivier Nauroy et Nicolas Brusque, avant d'aplatir dans l'en-but biarrot.
Action fatale pour les Basques qui, jusque-là, paraissaient dominer leur sujet (ils menaient alors 11-9), d'autant que leurs adversaires s'étaient montrés anormalem