Brest, envoyés spéciaux.
Détenteur du Trophée Jules-Verne en 63 jours et 14 heures, mais pas du record absolu qui appartient à Steve Fossett (Cheyenne) en 58 jours et 9 heures, Olivier de Kersauson, le skipper de Geronimo (Cap Gemini-Schneider Electric), revient pour Libération, quatre jours après son arrivée à Brest, sur son huitième tour du monde, le plus pénible.
Les hommes. Ils ne seront plus jamais les mêmes. Ils ont été abîmés par la mer. Il faut leur laisser le temps de se parler. Quand on commande dans des zones pareilles, on est content d'avoir l'expérience de ce métier. C'est la mise en marche des ressources ultimes de l'homme en milieu hostile. C'est la confirmation qu'il ne faut pas retourner dans ces mers-là à cette époque de l'année. Ces mers, je ne les verrai plus, parce que je n'irai plus jamais de ma vie de marin.
L'aventure. Tu te dois à elle. Vis-à-vis de ceux qui n'ont plus la chance de vivre, il s'agit presque d'un devoir moral. Faire des choses intensément ne veut pas dire se coucher tous les jours à 5 heures du mat complètement défoncé, mais faire des choses fortes. Mais qui dit choses fortes dit dangers. Et l'exigence de ce sport impose de vivre entre risques et dangers.
La mort. Ne pas revenir quand on est solitaire, c'est tragique, mais en équipage, c'est une catastrophe. Tu entraînes dix hommes avec toi. Commander un armement impose d'être léger, mais dans le sens inconséquent. Mais commander en pensant à chaque instant que c'est pour bientôt, c'est co