Bucarest envoyé spécial
A trois mois des Jeux olympiques d'Athènes, les championnats d'Europe ont confirmé un judo en évolution constante. L'éclatement de l'Union soviétique et de la Yougoslavie a non seulement multiplié le nombre des pays participants, mais aussi révélé un judo influencé par d'autres sports de combat tels que la lutte ou le sambo (1). L'ancien champion olympique Marc Alexandre, entraîneur technique de l'équipe de France, analyse les évolutions mises au jour par ce rendez-vous international.
Le judo académique initialement pratiqué au Japon ou en France a tendance à disparaître. Pourquoi ?
Cette année, il y a de plus en plus de gestes de lutteurs, dans toutes les catégories, de la plus petite à la plus grande, chez les garçons comme chez les filles. Les combattants prennent les jambes dans n'importe quelle position. Leur corps est cassé en deux, comme en lutte. Avec l'encadrement, nous avons demandé à des entraîneurs de lutte de visionner des combats de judo. Ils nous ont confirmé qu'il y avait des bases de lutte. On a retrouvé le même phénomène cette année dans les compétitions de jeunes. Notamment lors du tournoi international junior à Lyon.
Ce n'est pourtant pas un fait nouveau...
Non, mais dans ce genre de compétition c'est devenu systématique. Nous avions tenté de faire évoluer le règlement et demandé à l'UEJ (fédération européenne de judo, ndlr) d'interdire la prise de jambes, mais certaines règles ont été oubliées. Les arbitres sont censés sanctionner ces