Sakhnin (Galilée) envoyé spécial
Première historique : ce soir, une équipe de foot arabe accédera peut-être à une Coupe d'Europe. Si l'Union des frères de Sakhnin (première division) remporte «si Dieu veut», répété partout à tue-tête en arabe et en hébreu la Coupe d'Israël devant l'Hapoël Haïfa (deuxième division). Sur la place des Martyrs de cette grosse bourgade de Galilée, des milliers de supporteurs lui feront un triomphe. Même si l'équipe perd ? «Mais nous sommes obligés de gagner, parce que c'est la fierté de toute la population arabe !» tranche Bassam, supporteur numéro 1 de l'équipe (ils sont nombreux à revendiquer ce titre).
«Ambassadeurs». Les Martyrs ? Deux habitants de la ville abattus au cours des émeutes d'octobre 2000, au début de la deuxième Intifada, qui firent treize morts dans la population arabe israélienne. Ici, en 1976, prirent naissance les manifestations contre les confiscations de terres par l'administration israélienne, qui laissa deux morts dans la ville. Ici est né le «Jour de la terre», commémoré chaque année. Avec ses 23 000 habitants, un taux de chômage de 17 %, l'un des plus forts d'Israël, Sakhnin symbolise assez bien l'inconfortable position de la population arabe, partagée entre une intégration de plus en plus affirmée et ses revendications de reconnaissance, d'accès égal aux services publics.
Mazan Ghanaïm, entrepreneur et président d'un club pauvre, au budget de seulement 9 millions de shekels (1,62 million d'euros), le plus petit du cha