Monte-Carlo, envoyé spécial.
Un tel scénario aurait valu une petite récompense du côté de Cannes. Jusque-là, la série intitulée Grand Prix et proposée un dimanche sur deux était bien rodée mais manquait un poil de suspense. Michael Schumacher y jouait les héros imbattables. A force, le public se lassait, tout comme les autres acteurs de la série, réduits au rang de figurants. Hier, dans le décor ensoleillé de Monaco, les seconds rôles se sont révoltés et se sont avancés dans la lumière. Ils ont prouvé qu'ils possèdent eux aussi un joli talent pour peu que la mise en scène soit bien ficelée.
Et pour une fois l'alléchante affiche a tenu ses promesses. C'est samedi après-midi à l'occasion d'une séance de qualifications de haute tenue que Jarno Trulli, dans le costume du pilote Renault, et Jenson Button, dans celui de BAR-Honda, ont appréhendé leur rôle. En s'octroyant la pole position devant son jeune adversaire britannique et son double de l'écurie Renault, Fernando Alonso, l'Italien Trulli avait fait l'essentiel du travail.
Kamikaze. Restait à confirmer la statistique qui dit que 60 % des pilotes partis de la pole position dans le passé à Monaco ont remporté le Grand Prix le plus prisé de la saison. Il faut rappeler que ce circuit étroit n'est guère propice aux dépassements. Et encore, les pilotes d'aujourd'hui ont les arrêts au stand pour espérer grignoter une place. Quand Michael Schumacher, confortable leader du championnat mais parti de la 4e place, se retrouve sixième après