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Libération

Navratilova, un come-back d'une heure une

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Beaucoup de bruit et peu de jeu pour le retour de la vétérane américaine.
publié le 26 mai 2004 à 0h46

Il y eut une polémique un peu grotesque sur le fait de savoir si l'invitation à Roland-Garros de Martina Navratilova, trente et un ans après sa première participation, vingt ans après sa première victoire, et dix ans après sa dernière apparition, était justifiée ou si elle avait piqué la place d'une plus jeune, d'une plus française. Pour son match hier contre l'Argentine Gisela Dulko, 19 ans et 64e mondiale, il y avait en tout cas une différence d'âge de 28 ans et une différence de palmarès vertigineuse. 167 titres en simples dont 18 en Grand Chelem contre une adversaire qui ne gagnera peut-être jamais un tournoi de toute sa carrière.

Le court numéro 1 a sa tribune de presse pleine comme un oeuf sur le coup de 16 heures. Un premier jeu de service concédé au bout de quelques minutes. Un premier set perdu 6-1 en vingt-cinq minutes. Les tribunes qui se vident et des «Allez Martina» qui sont plus murmurés que criés.

Des yeux qui se lèvent au ciel derrière de fines lunettes dorées après une double faute. Des «oooh !» de désolation sortent de la gorge des spectateurs quand sa volée s'échoue dans le filet. Son style n'a pas changé et apparaît démodé de pureté. Une balle caressée qui n'avance pas, mais un break ponctué d'un «come on !» lancé d'un poing serré. Martina a un rictus de dépit quand son adversaire lui remet une balle impossible. Un homme dans les tribunes s'évertue à demander «service-volée» et à exhorter «vas-y attaque», espérant : «Il y aura un troisième set», rêvant tout