Peut-être faudrait-il qu'elle ait les deux soeurs Williams plus Justine Henin dans son tableau, qu'elle relève de blessures, qu'elle contracte un virus en cours de tournoi, qu'elle joue avec une raquette en bois, qu'elle se disperse à donner quinze interviews et faire trois plateaux télés par jour et qu'elle passe ses soirées en boîte de nuit, pour qu'Amélie Mauresmo remporte, un jour, Roland-Garros. Car cette année, franchement, que pouvait-elle espérer de mieux. Clijsters ? Absente. Henin ? A la trappe dès la première semaine. Les Williams ? Pas au mieux. Elle s'était mise aux abonnées absentes. Elle vivait dans sa bulle. Elle sortait de deux victoires dans les tournois préparatoires à Rome et Berlin. Elle jouait bien, elle n'avait plus d'adversaire théoriquement capable de l'inquiéter. Et elle a perdu (4-6, 3-6), hier, en quart de finale contre une Russe, Elena Dementieva, qu'elle avait précédemment battu dans cinq de leurs sept rencontres.
Timorée, inhibée. Que dire ? Elena Dementieva a un service de moineau anémique. Elle a un merveilleux coup droit et un revers solide. Ce bagage technique tient dans une valise alors qu'Amélie Mauresmo aurait besoin d'une malle cabine pour emporter tous ses coups. Mais c'est la Russe qui a parfaitement joué. Belle longueur de balle. Bonne agressivité. Tactique parfaite. Elle n'a jamais laissé son adversaire s'installer en patronne sur le court. Cette victoire, Dementieva est allée la chercher. Pas Mauresmo. Timorée, crispée, inhibée. Tre