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Libération

Henman donne une bonne volée à Chela

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publié le 2 juin 2004 à 0h53

Tim Henman ne méritait sûrement pas, hier en fin de journée, de se produire devant des gradins désertés par les supporters déçus d'Amélie Mauresmo. Le Britannique a tout pour lui : un physique de gendre idéal, l'affection de tout un pays qui a failli le perdre alors qu'il n'avait que onze ans ­ un tennis-elbow interminable, dix-huit mois sans toucher la raquette ­ et les clefs d'un paradis perdu, celui d'un chip & charge (coupe la balle et monte au filet) qui ne gagne plus depuis dix ans, même sur surface rapide.

Success story. Avec l'humidité qui règne désormais sur Roland-Garros et qui ralentit le jeu, on ne donnait pas cher de l'Anglais. Surtout face à l'Argentin Juan Ignacio Chela, un coriace de 24 ans, auteur d'un début de saison bizarre : une victoire à Estoril au Portugal en début de saison, ce qui le pose là. Et de petites victoires depuis à Rome, Hambourg, Monte-Carlo et Barcelone, le bilan d'un joueur en crise.

Chela est, en fait, connu sur le circuit pour la success story qui l'avait porté en 2000 : ce fils d'un quartier déshérité de Buenos Aires avait remporté le premier tournoi qu'il avait disputé sur le circuit pro, à Mexico, en alignant une pointure comme Gustavo Kuerten. Comme il était le premier Sud-Américain à arracher un tournoi jusqu'ici trusté par les gringos, la presse argentine avait donné un écho délirant au parcours du fils prodigue. Jusqu'en avril 2001, où El Flaco («le maigre») a pris trois mois de suspension ­ aujourd'hui, ça serait deux ans ­ pour