Lisbonne, Porto, envoyés spéciaux.
Les murs des docks qui bordent le Tage ont été recouverts d'un énorme slogan publicitaire représentant Luis Figo, le capitaine portugais, posant pour une marque de supermarché avec une écharpe de l'équipe nationale. Le long de la longue route qui mène jusqu'à Cascais, la pointe la plus à l'ouest de Lisbonne, quelques drapeaux ici et là. Mais rien de plus. La ferveur populaire sera au rendez-vous, plus tard. Depuis jeudi, le Portugal est en deuil. Coup sur coup, la classe politique a perdu le chef de file de la liste socialiste aux élections européennes, l'économiste Antonio Sousa Franco, enterré jeudi, et le vice-président de l'Assemblée, le communiste Lino de Carvalho, enterré vendredi après-midi.
Otan en alerte
Le triste souvenir des attentats de Madrid du 11 mars est lui aussi présent dans tous les esprits. Le lieutenant général Leonel Carvalho, responsable de la sécurité de l'Euro 2004, ne cache pas son inquiétude : «Nous n'irons pas jusqu'à dire que rien ne va se passer. Quelque chose va se passer, a-t-il déclaré en début de semaine. Notre objectif est d'anticiper de façon à résoudre les problèmes à la base. Ce sera notre mission.» 60 000 policiers sont sur les dents aux côtés des pompiers, gardes-côtes et équipes d'intervention médicale. Carvalho cite également la présence de la marine nationale pour contrôler les centaines de kilomètres de côtes. Il faudra y ajouter la présence dans l'espace aérien portugais des Awacs et des forces de l